Vous voulez savoir ce qu’est un égyptologue ? Comprendre les différences entre le métier d’archéologue et le métier d’égyptologue ? Ou encore, savoir qui étaient les grands égyptologues de l’histoire de l’égyptologie ?
C’est parfait : vous êtes en bon endroit ! En tant que passionnés de l’Égypte, nous vous avons préparé un article clair et distrayant sur la belle profession qui est celle des égyptologues.
Les égyptologues sont les scientifiques étudiant l’histoire du passé de l’Égypte antique. Ce sont donc eux qui étudient les vestiges, monuments et objets retrouvés en Égypte de nos jours. Les égyptologues modernes sont nés en 1822 avec la découverte des hiéroglyphes par Champollion qui a offert à cette profession les premiers outils pour mieux comprendre le monde antique égyptien.
Dans cet article, vous découvrirez :
- Ce qu’est un égyptologue
- Qui étaient les premiers égyptologues
- Qui étaient les 5 grands égyptologues ayant fondé l’égyptologie moderne
Après cet article, la science de l’étude de l’histoire de l’Égypte antique, l’égyptologie, n’aura plus de secret pour vous.
Commençons sans plus attendre par définir qui sont les égyptologues !
1) Qui sont les pratiquants de l’égyptologie ?
Les égyptologues sont les scientifiques qui étudient l’histoire de l’Égypte antique sous toutes ses formes. Ils s’intéressent donc aux monuments, à la religion et à tout ce qui forme la civilisation égyptienne que l’on peut décrire comme l’activité humaine antique ayant eu lieu en Haute Égypte et en Basse Égypte de l’an -4500 à l’an 641.
En France, l’égyptologie est une branche de la science distincte de celle de l’archéologie (qui est « l’étude de l’histoire du passé » du monde, ce qui inclue tous les pays contrairement à l’égyptologie).
Cette séparation entre ces deux branches scientifiques s’explique par l’avancée qu’a toujours eue la France dans ce domaine depuis la campagne d’Égypte de Napoléon Bonaparte. Ces avancées passées s’expliquent à travers la campagne d’Égypte de Napoléon qui a en effet fournit énormément de pièces de monuments et d’objets antiques égyptiens à la France.
Il faut cependant savoir que « les égyptologues », dont nous entendons parler de nos jours, ne sont que « les égyptologues modernes ». Avant eux, il a existé d’autres égyptologues égyptiens, gréco-romains et moyenâgeux qui, à leur manière, étudiaient l’histoire de l’Égypte.
I) Période des explorateurs égyptiens
Bien que cela puisse paraître étonnant, les premiers égyptologues étaient des Égyptiens. La civilisation des anciens Égyptiens ayant perdurée pendant 5000 ans, il est tout à fait normal que les anciens Égyptiens de -1000 av. J.-C. étudiaient les temples et écrits des premiers Égyptiens de leur civilisation nés en -3000 av. J.-C. (soit un écart de 2000 ans).
À titre de comparaison, cette situation correspond à celle des chercheurs égyptologues de 2020 menant des recherches sur les palais égyptiens de Cléopâtre (construits en -40/-50 avant J.-C. , soit un écart d’également d’environ 2000 ans).
Ainsi, parmi les grands Égyptiens égyptologues, on connaît le roi Thoutmôsis IV qui restaura le grand Sphinx de Gizeh en -1380 av. J.-C. (un ouvrage datant pourtant de -2532 av. J.-C. qu’il entreprit après un rêve qui lui semblait envoyé par les dieux).
Le quatrième fils de Ramsès II, le prince Khaemweset, est aussi un des premiers grands égyptologues. En -1242 av. J.-C. , on doit à ce dernier de coûteux chantiers de reconstruction, d’entretien et d’identification de tombeaux et de temples construits 1000 ans plus tôt.
II) Période des explorateurs gréco-romains
Les cités-États grecques et l’Empire romain étaient des nations qui faisaient fréquemment du commerce avec l’Égypte. Par ce fait, de grandes routes commerciales naquirent.
Ce sont ces routes commerciales qui permirent à de nombreux historiens grecs et romains de visiter l’Égypte et de produire des récits détaillés de leur voyage. Ainsi, les écrits des historiens antiques comme Hérodote, Diodore Siculus et Strabon sont aujourd’hui une grande aide fiable pour les égyptologues modernes.
III) Période des explorateurs moyenâgeux
Après une légère tendance de baisse d’intérêt pour l’histoire de l’Égypte antique après la chute de l’Empire Romain, c’est à la Bible des chrétiens que l’on doit un regain de voyages d’exploration en provenance de l’Europe.
En effet, dans la Bible, Joseph, Marie et leur « fils » Jésus fuirent en Égypte pour se dissimuler aux yeux du monde. Pour cette raison, l’Égypte devint un lieu de pèlerinage et fut étudiée à la recherche de reliques sacrées chrétiennes.
Pendant cette période, les pyramides de Gizeh furent explorées et étudiées car suspectées d’être le lieu saint des « greniers de Joseph » où le « père » de Jésus faisait des réserves de nourritures en prévision d’années difficiles.
2) Les 5 grands égyptologues fondateurs de l’égyptologie moderne
L’égyptologie moderne commence avec la redécouverte du sens des hiéroglyphes perdus pendant 1200 ans après l’an 600.
Cette redécouverte a été grandement facilitée par la campagne d’Égypte de Napoléon Bonaparte (alors général dans l’armée française).
Lors de cette campagne militaire visant à endommager la fonctionnalité de la « route des Indes » britannique, Napoléon a emmené avec lui de nombreux savants et scientifiques pour qu’ils puissent rapporter en France de nombreux trésors et objets antiques égyptiens.
Parmi ces objets antiques figure la pierre de Rosette qui servira à Champollion qui se basera sur cette dernière pour déchiffrer les hiéroglyphes en 1822.
Suite aux travaux de Champollion, la possibilité de comprendre à nouveau ce qui est caché derrière les hiéroglyphes a donné naissance à des découvertes spectaculaires en égyptologie de 1822 à nos jours.
Ainsi, nous vous proposons de découvrir les 5 égyptologues ayant fait de l’égyptologie cette grande et belle science qu’elle est aujourd’hui.
I) Jean-François Champollion, le déchiffreur des hiéroglyphes
Pour comprendre pourquoi Jean-François Champollion fut le premier à déchiffrer le sens des hiéroglyphes, il faut bien prendre connaissance de ses colossales capacités de travail et d’accumulation de savoir :
- À l’âge de seulement 16 ans, Champollion maîtrisait intégralement la traduction de six grandes langues antiques (en plus du latin ancien et du grec ancien qu’il maîtrisait déjà depuis l’âge de 14 ans).
- À l’âge de seulement 19 ans, le déchiffreur des hiéroglyphes devint professeur titulaire à Grenoble en tant que professeur d’histoire ancienne.
Malgré cette avance évidente, Champollion fut rapidement attiré par le défi de la résolution de l’écriture hiéroglyphique.
Pour ce grand projet, Champollion va s’appuyer sur la pierre de Rosette, une pierre portant une déclaration du début du règne du roi égyptien Ptolémée V. Rapportée par un des officiers de Napoléon, cette pierre qui portait en elle une spécificité qui plût tout de suite au jeune Champollion.
En effet, cette pierre portait trois fois l’inscription de l’instauration du pouvoir de Ptolémée V : une fois en hiéroglyphes, une fois en démotique (sortes de hiéroglyphes moins travaillées et donc plus facile à écrire) et une fois en grec ancien.
Champollion, qui maitrisait parfaitement la traduction du grec, put donc comprendre totalement le texte en hiéroglyphe.
Il prit alors en considération l’hypothèse qu’il était possible que tous les hiéroglyphes ne soient pas des lettres de l’alphabet.
En continuant sur cette piste, Champollion découvrit qu’il existait bien plusieurs types de hiéroglyphes. Ces types de hiéroglyphes, au nombre de 4, étaient les suivants :
- Ceux représentant une lettre de l’alphabet (c’est-à-dire une consonne ou une voyelle)
- Ceux représentant une combinaison de consonne et de voyelle (c’est-à-dire un son)
- Ceux représentant des personnages ou des objets (c’est-à-dire des mots entiers)
- Ceux donnant une nuance de genre ou une nuance de nombre (des hiéroglyphes qui qualifient donc si un autre mot écrit en hiéroglyphes était « masculin ou féminin » et « singulier ou pluriel »)
Par cette traduction éclairée (ou que certains de nos jours qualifient de chanceuse !), Jean-François Champollion est aujourd’hui qualifié comme le « premier des égyptologues » et comme le « père de l’égyptologie ». Les égyptologues suivants lui doivent beaucoup car avec ce déchiffrement, c’est tout un pan de la civilisation qui peut être étudié avec beaucoup plus de facilité.
II) Auguste Mariette, le fondateur du musée du Caire
Auguste Mariette fait ses débuts d’égyptologues en tant que conservateur d’œuvre au musée du Louvre (encore nommé musée de Charles X à cette époque).
Expert en langue car maîtrisant tout comme Champollion de nombreuses langues (hiéroglyphes, latin, grec, copte, syriaque et arménien), Auguste Mariette s’occupe d’expertiser et d’acheter des objets antiques pour qu’ils soient exposés au musée du Louvre.
Si Auguste Mariette a pu se démarquer des autres égyptologues de son époque et créer plus tard le musée du Caire, c’est grâce à la renommée que lui a donné la découverte du Sérapéum dont voici le récit :
En 1850, au cours d’un déplacement en Égypte, pour une initiale acquisition de plusieurs manuscrits coptes, Auguste va acheter du matériel pour un projet de fouille dans la ville antique de Saqqarah. En effet, après l’échec de la transaction des manuscrits coptes, l’argent destinée à cette opération d’achat sera utilisée par Auguste Mariette pour mener des fouilles près de la pyramide de Djéser, à Saqqarah, non loin des pyramides de Gizeh.
Après l’achat de matériel destiné à de vastes fouilles, en se rendant sur le site de Saqqarah, Auguste Mariette va voir dépasser du sable du désert une tête de petit sphinx. Il se rappelle alors d’un des récits de l’historien et égyptologue grec Strabon. Auguste Mariette se remémore que deux rangées de sphinx bordaient le Sérapéum.
En regardant de plus près le sphinx, Auguste Mariette va comprendre qu’il a bel et bien découvert « le Sérapéum », la grande nécropole dédiée aux taureaux sacrés des pharaons (des taureaux incarnant le dieu égyptien taureau Apis, le dieu égyptien représentant la fertilité et la force masculine). C’est une grande découverte pour l’égyptologie car la connaissance de l’emplacement du Sérapéum avait été perdue après la chute de l’Empire romain.
De cette vaste nécropole souterraine, Auguste Mariette sortira 19 momies de taureaux sacrés. Cette découverte le projettera dans le cercle des grands scientifiques et historiens de l’époque. Par ce fait, la carrière d’Auguste Mariette va connaître un grand bond en avant. Toutes les demandes de financements pour organiser des fouilles qu’il demandera lui seront accordées.
300 mètres de galeries creusées dans la pierre où étaient entreposés les plus sacrés des taureaux : voilà ce qu’était le Sérapéum de Saqqarah.
En 1855, Auguste Mariette prend le poste de conservateur en second de la section « Égypte antique » du musée du Louvre.
En 1858, Auguste Mariette collabore étroitement avec le gouvernement égyptien pour fonder au Caire le musée du Boulaq (le prédécesseur du « Musée égyptien du Caire » d’aujourd’hui). Le but de ce musée est de freiner les fouilles anarchiques en Égypte qui sont parfois considérées comme des pillages des trésors de l’Égypte à destination de l’Europe. Avec ce musée, la plupart des objets antiques excavés lors de fouilles seront conservés en Égypte et non rapatriés par défaut en Allemagne, au Royaume-Uni et en France.
En 1872, Auguste Mariette supervise le dessablement du temple d’Edfou, le temple dédié au dieu faucon Horus dans l’Égypte antique. Par sa direction minutieuse des travaux de dessablement du temple, celui-ci n’est pas du tout abimé par l’opération. Il est donc aujourd’hui possible de voir ses murs couverts de hiéroglyphes dans un état proche de leur état originel.
En 1878, Auguste Mariette reçoit le titre honorifique de « pacha d’Égypte » pour le récompenser pour du rôle qu’il a tenu dans la préservation du patrimoine de l’Égypte.
En 1881, Auguste Mariette meurt des complications de son diabète. Après avoir excavé 15000 objets antiques au cours des 300 fouilles auxquels il a participé, Mariette est enterré au Caire à l’âge de 60 ans.
III) Gaston Maspero, le découvreur des « Textes des pyramides »
À l’âge de 26 ans, Gaston Maspero rejoint l’égyptologie à Paris par sa profession d’enseignant titulaire d’égyptologie au Collège de France.
En 1880, apprenant la dégradation de l’état de santé d’Auguste Mariette causée par son diabète, la France envoie Gaston Maspero en Égypte pour aider Mariette dans la direction des fouilles françaises.
En 1881, après avoir beaucoup appris d’Auguste Mariette, Gaston Maspero prend la direction de missions d’égyptologie françaises. C’est donc lui qui découvrit les « Textes des pyramides », un regroupement de textes décrivant les missions et attributs des différents dieux de la religion polythéiste égyptienne.
En 1886, Gaston Maspero dirige la restauration des temples de Karnak à Louxor. Maspero mène un dessablement complet de ce site extrêmement riche en inscriptions murales hiéroglyphiques et en statues de dieux.
IV) Flinders Petrie, le créateur de la « stratigraphie »
Au 18ème et au 19ème siècle, les fouilles se déroulaient dans un temps limité à cause du coût que représentant la mobilisation d’hommes et de matériel d’excavation. Le principal but des égyptologues était alors de rentabiliser chaque fouille en termes de trouvailles pour obtenir de nouvelles subventions de grands fortunés.
Ainsi, il n’était pas rare que des objets antiques soient détruits ou abimés lors d’une fouille pour en trouver d’autres.
En 1875, Flinders Petrie commence à utiliser et à répandre autour de lui la « stratigraphie », une méthode d’excavation plus respectueuse du passé. La stratigraphie consiste à explorer les sols antiques progressivement en menant des fouilles couche de terre par couche de terre.
Cette méthode de fouille rencontre un vrai succès. Elle est d’abord encouragée par le gouvernement égyptien qui apprécie que l’état de son patrimoine historique national soit respecté. Elle est ensuite largement adoptée par les égyptologues car elle leur permet de mieux estimer la période égyptienne à laquelle appartenaient les objets antiques excavés.
V) Howard Carter, le découvreur de la tombe de Toutânkhamon
Howard Carter est le légendaire découvreur de la tombe perdue de Toutânkhamon.
En 1917, après de nombreuses années passées à parcourir des chantiers de fouilles en Égypte pour reproduire des écrits hiéroglyphiques muraux indéplaçables, Howard Carter fait la rencontre de Lord Carnarvon. Lord Carnarvon est un richissime Anglais qui souhaite acquérir les services d’un fin connaisseur de l’Égypte pour rechercher la tombe du mystérieux pharaon Toutânkhamon.
Howard Carter saisit cette opportunité et part à la recherche de la tombe de Thoutânkhamon dans la nécropole de nombreux pharaons appelée la « Vallée des Rois ». Howard Carter, Lord Carnarvon et leur équipe effectuent d’intenses recherches pendant 5 ans. Cependant, bien qu’ils trouvent des vases et des papyrus portant le nom de Thoutânkhamon, ils ne trouvent aucune trace de la tombe du pharaon.
En 1922, lorsque Lord Carnarvon va rentrer au Royaume-Unis pour des obligations personnelles, Howard Carter prendre quelques risques : Carter choisit d’interdire aux touristes de l’époque l’entrée de la Vallée des Rois pour y mener des fouilles (une action qui sera très critiquée du gouvernement égyptien de l’époque).
Carter va alors rapidement se rendre compte qu’il a pris la bonne décision. Lui et son équipe découvrent des restes de cabanes en bois ayant appartenues à des ouvriers de la tombe de Ramsès VI.
Carter a de la chance : l’entrée de la Vallée des rois n’a jamais été fouillée à cause de l’impopularité qu’impliquerait l’immobilisation d’une attraction extrêmement touristique comme la Vallée des Rois.
Après quelques jours de fouilles, le 4 novembre 1922, l’équipe de Carter découvre une première marche de tombeau royal enfuie dans le sable. Encore après quelques jours, l’entrée du tombeau est entièrement dégagée.
Dans la tombe de Toutânkhamon, Carter va découvrir un des rarissimes trésors à ne pas avoir été pillé pendant l’Antiquité. Après un couloir de 7 mètres, Howard Carter découvre la chambre mortuaire pharaonique remplie d’objets précieux sur ses 8.5 mètres de long sur 3.5 mètres de large.
Avec la découverte de ce tombeau, Howard Carter deviendra un égyptologue-star de l’époque. Il ne sera d’ailleurs pas touché par la « malédiction de Toutânkhamon », un enchainement de décès commençant par celui de Lord Carnarvon et ayant semble-t-il frappé de nombreuses personnalités liées de près ou de loin à la découverte du tombeau royal de Toutânkhamon.
L’égyptologie, la recherche des secrets de l’Égypte antique
Arrivé au bout de cette description du métier des égyptologues, vous connaissez maintenant tout de l’égyptologie. En effet, vous connaissez désormais :
- La description du métier d’égyptologue
- L’histoire des premiers égyptologues, précurseurs de l’égyptologie moderne
- Les histoires des vies des pères de l’égyptologie moderne (celles de Carter, Petrie, Maspero, Mariette et Champollion !)
Arrivé ici, si l’Égypte antique des égyptologues est quelque chose que vous trouvez (vous également !) grandiose : vous devriez découvrir d’urgence notre boutique égyptienne !
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