Understanding Hieroglyphics

LIRE LES HIÉROGLYPHES

Vous souhaitez savoir lire parfaitement les hiéroglyphes ? Écrire votre nom en hiéroglyphes ?

C'est parfait, en tant que fins connaisseurs de l'Égypte antique nous sommes là pour vous aider !

Un hiéroglyphique peut être traduit soit comme une lettre, comme un son ou comme un mot entier. Ainsi, pour commencer à pouvoir lire des anciens hiéroglyphes vous devez connaître l'alphabet de 24 lettres égyptien.

Nous découvrirons ensemble au cours de cet article :

  • L'alphabet égyptien de 24 lettres 
  • Les différents types d'autres hiéroglyphes (et leurs significations)
  • Les différentes formes simplifiées des hiéroglyphiques

Après avoir lu cet article, vous saurez aussi bien lire cet article qu'un scribe de l'Égypte antique en fin de carrière.

Découvrons donc tout de suite le mystère de l'écriture des hiéroglyphes !

1) Les hiéroglyphes sont plus qu'un alphabet !

A. Hiéroglyphes désignant une lettre de l'alphabet

Hiéroglyphes désignant une lettre

Tout comme dans notre alphabet, certains hiéroglyphes de l'écriture égyptienne représentaient une lettre, constituant ainsi un alphabet de 24 lettres (contre 26 de nos jours). Ces symboles sont appelés phonogrammes.

Vous remarquerez que dans l'alphabet du papyrus-alphabet présenté ci-dessus, on observe des cas où deux mêmes signes phonétiques traduisent des sons différents (lettre "Y" par exemple exprimé par deux symboles "I"). Il existe aussi des cas où certaines lettres sont représentées par plusieurs symboles différents (la voyelle "A" est représenté à la fois par « bras » et par un « aigle »).

B. Hiéroglyphes désignant une syllabe

Certains hiéroglyphes représentaient une syllabe complète de deux ou trois consonnes. Ces hiéroglyphes sont également appelés phonogrammes. Il s'agit par exemple de sons comme "sh" ou "ch".

C. Hiéroglyphes déterminants

Les déterminants définissent les symboles supplémentaires rajoutés à la fin d’un mot pour modifier leurs sens (ayant donc la même fonction que les suffixes français). Il existe trois sortes de déterminants :

Ceux servant à différencier les homonymes tels que "coûts', "coup" et "cou" pour éviter les quiproquos lorsque plusieurs mots s’écrivent de la même manière.

Ceux servant à marquer le genre (masculin/féminin) d’un mot. Placé à la fin d’un mot, le symbole « homme » marque le masculin tandis que le symbole « femme » marque le féminin.

Ceux servants à marquer le nombre (singulier/pluriel). Les mots égyptiens sont initialement écrits au singulier. Pour les mettre au pluriel, il suffit simplement d’ajouter trois symboles "bâton" à la fin du mot. Dans la langue française, c'est un peu comme si on ajoutait un "s" à la fin d'un mot.

D. Hiéroglyphes désignant un nombre

Hiéroglyphes désignant un chiffre

Selon les égyptologues, les égyptiens utilisaient aussi des hiéroglyphes spécifiques désignant des nombres. Leur système de nombres était basé sur une échelle allant d'un à neuf comme le nôtre (comme on peut l'observer ci-dessus).

Pour les nombres dépassant 9, ils changeaient de symboles au lieu de rajouter des 0 comme nous le faisons de nos jours, à savoir :

- Un os de talon pharaonique pour 10

- Une bobine de corde pour 100

- Un nénuphar pour 1 000

- Un doigt plié pour 10 000

- Une grenouille ou un têtard pour 100 000

- Le dieu Heh pour 1 000 000

E.  Hiéroglyphes désignant un mot complet

Hiéroglyphes désignant un mot complet

Dans certains cas, le symbole représente un mot complet. Ces symboles sont appelés idéogrammes ou logogrammes.

Vous pouvez voir sur l'image ci-dessus, que le symbole idéographique vert "montagne" signifie simplement le mot "montagne". Il en va de même pour les symboles "femme" et "homme". Certains symboles peuvent représenter plus d'un mot en fonction du contexte dans lequel ils sont utilisés et des autres symboles qui les entourent. Le même symbole utilisé pour le "soleil" peut également signifier "lumière" et "opportunité".

2) Pour les plus acharnés d'entre vous : les écritures dérivées des hiéroglyphes

Bien que très agréable à regarder, l'écriture hiéroglyphique était beaucoup moins agréable pour les anciens égyptiens ayant la charge de l'utiliser au quotidien. C'est pourquoi différentes écritures hiéroglyphes de plus en plus simplifiées ont vu le jour dans la vallée du Nil.

A. Premier niveau de simplification : les hiéroglyphes linéaires

Les hiéroglyphes linéaires sont des hiéroglyphes qui n'ont plus vocation a être de véritables œuvre d'art. Moins travaillés mais plus rapide à poser sur papier, ils peuvent faire gagner beaucoup de temps à un scribe.

Hiéroglyphe linéaire de Khéops

B. Deuxième niveau de simplification : l'écriture hiératique

Dans l'écriture hiératique les symboles représentés ne sont plus que des morceaux de hiéroglyphes. Ils perdent donc totalement leur rôle représentatif pour devenir encore plus pratiques. Cette écriture était utilisée majoritairement par le système administratif égyptien et dans le domaine de la culture (pour des besoins littéraires et scientifiques). 

Ecriture hiératique et écriture cunéiforme

 

Comme vous pouvez le constater dans le tableau ci-dessus, l'écriture hiératique permet d'écrire au moins 4 à 5 fois plus vite. Un gain de temps donc inestimable si on se place à l'échelle de la civilisation égyptienne qui n'aura avec cette écriture que besoin de deux scribes pour réaliser le travail de dix !

3) La découverte des hiéroglyphes par Champollion

Nous devons la compréhension du système d'écriture en hiéroglyphes à Jean-François Champollion, un historien et linguiste français, considéré comme le père de la science consacrée à la civilisation égyptienne : l'Égyptologie.

À l'âge de 16 ans, Champollion connaissait déjà six langues orientales anciennes qu'il maîtrisait parfaitement, en plus du latin et du grec ancien. Dans sa vie, l'intrépide égyptologue Champollion fut rapidement obnubilé par le déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens. En effet, la translation de ces belles antiquités égyptiennes fut perdue lors de la chute de l'empire romain. Pour réaliser son objectif, il se servit de la pierre de Rosette sur laquelle on peut lire le décret instaurant le début du règne du roi égyptien Ptolémée V.  Ce décret, appelé décret de Memphis va immensément aider Champollion puisqu'il est écrit à la fois en grec et en égyptien, sous forme de hiéroglyphe.

En 1822, sur la base de cette pierre, Champollion établit un dictionnaire des hiéroglyphiques, les comparant à leurs équivalents grecs. Il fut le premier à réaliser cet exploit en comprenant que les hiéroglyphes ne représentaient pas uniquement des lettres. En effet, ces symboles pouvaient représenter une lettre, un son, un nombre ou un mot entier. La clé pour comprendre l'Égypte ancienne avait enfin été trouvée !



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